Je pourrais vous parler de la difficulté de partir ce matin, de ce qu’on ressent quand on est seul pendant 7h à courir droit devant pour une idée.
Mais je voudrais juste partager aujourd’hui ce que je vois et ce que je crois du moment que nous sommes en train de vivre.
Dans mon premier film j’abordais simplement le sujet. Les contours de l’amour. Son pouvoir, le chemin qu’il nous permet d’emprunter. Ce qu’est la joie dans son sens profond, individuel et collectif.
Dans le second, je proposais d’inventer ensemble les pas dans le quotidien.
Cette fois, je crois que je parle du fait que tout est lié et que sans l’exigence de vérité, d’actes, la course dans laquelle nous sommes lancées continuera.
Ce qui renvoie à la question, à quel point voulons-nous la paix ? Que sommes-nous prêt à faire pour elle.
Je note que le monde entier est désormais ému des frappes incessantes d’Israël sur Gaza. Après le 7 octobre et ses atrocités, pour moi c’était évident que c’était l’occasion pour le gouvernement d’un peuple qui a connu “la solution finale” de frapper très fort et de liquider Gaza.
Nos nations ont soutenu ce qu’ils ont appelé le droit à se défendre. Notre pays et nos industries ont envoyé les armes. Quand nous achetons nos courses au supermarché. Nous payons la TVA. Cet impôt que tout le monde paie finance nos actions publiques. Était ce vraiment ce que chacun de nous voulait faire ?
Les mêmes États vont bientôt se réjouir que la guerre soit enfin finie et nos industries du BTP, avec nos chefs d’Etats, la main sur le coeur, viendront aider à reconstruire.
Gagnants ainsi sur les 2 tableaux.
Israël gérera d’une manière ou d’une autre le territoire. Pour le bien du monde. Mais tout ces actes vont laisser des traces. Comme des graines de malheur qui vont germer. Que ce soit pour les soldats soumis, les victimes ou les spectateurs plus ou moins impuissants du monde entier.
J’ajoute qu’il est facile de prévoir que croire à notre impuissance à arrêter les massacres est ouvrir une voie pour que nous devenions les prochaines victimes.
Le transhumanisme évoqué par Dante comme éveil à notre spiritualité est désormais détourné de son objet pour en faire un mouvement d’entraînement du monde où la technologie prend le pas sur ce qui caractérise l’être humain. Dit autrement, certains trouvent les êtres humains “has been” ou en tous cas bien plus charmants quand ils sont contrôlés.
Je vous dis tout cela parce que moi, à l’inverse, je crois que chaque être humain a la puissance de modifier l’univers tout entier.
Pour arrêter une guerre, il suffit de clairement le vouloir en s’engageant concrètement aux côtés de ceux des protagonistes, innombrables qui le veulent également. C’est parce qu’au fond tout le monde sait ce que je dis que cette idée marque les esprits.
Chacun dans sa vie peut voir que la pensée précède la réalité. L’acte que je pose, vise à ouvrir la conscience collective à l’idée que nous pouvons les aider à chercher la voie du pardon et de la paix.
Que c’est notre intérêt aussi. Parce que si nous n’intervenons pas pour nos frères israéliens et palestiniens, comment pourrions-nous croire que d’autres interviendront lorsque cela sera notre tour.
Intervenir là bas, c’est intervenir là où nos civilisations ont pris leur essor. A la racine de notre histoire commune.
Si je parviens à vous faire prendre conscience que c’est possible. Que chacun de vous êtes le héros de l’histoire collective qui peut être grandiose, alors le reste suivra.
Chaque arrivée de marathon m’approche de cet objectif.
Voilà ce qui explique ma joie lors des arrivées.
D’autant plus en arrivant à Mezilles que j’ai ressenti une attraction vers le centre ville.
J’ai dit à Joël, allons là bas.
Il y avait une fête. Le baptême d’Ethan.
Ses parents, Philippe sont croyants. Ils nous accueillent les bras et le sourire grand ouverts. Électricité, champagne, présentation. Joël joue “love toi et marche” pour accompagner la vie d’Ethan et les voeux de ses parents.
Ils sont touchés par le projet. Évidemment.
Manifestement nous sommes sur le bon chemin.
A demain chez nos amis auxerrois.
Antoine VERNIER, sociologue, vit à Angers dans une cabane sans eau et sans électricité.
En 2022, il court 23 marathons de suite jusqu’à Davos. De ce voyage, il réalise un documentaire « Et si on parlait d’amour !? » et en écrit un livre qui porte le même titre.